AxioTrad lance une série d’articles autour du thème de la traduction, telle que celle-ci est appliquée au monde professionnel. Au fil de ces articles, nous mettrons en lumière les facettes du métier, soulèverons les points spécifiques, et tenterons d’expliquer la plupart des concepts clés.
Comme il est compliqué, parfois, de trouver du bon sens dans les choses les plus simples ! Pourquoi tout cela est-il conçu ainsi ? D’où nous vient cette manie de vouloir mettre des étapes, des suppléments et des intermédiaires, là où il n’y avait au départ qu’un besoin très basique ?
On comprend facilement qu’une traduction requière avant tout deux personnes : il faut un porteur du besoin, c’est-à-dire un client ; et puis, il faut un traducteur. Et à bien réfléchir, au beau milieu de l’ère Internet, il paraitrait logique que ces deux-là suffisent.
Pourtant (n’en déplaise aux plus digitaux d’entre nous), l’immense majorité des traductions reste captée par des agences qui ne sont ni l’un ni l’autre. D’où vient qu’une telle chose soit encore possible ?
C’est ce que nous allons voir dans le sujet d’aujourd’hui !
Agences de traduction, principe de fonctionnement
Débutons avec une remarque préliminaire, qui aura de l’importance pour ce que nous abordons dans cet article : les agences, dans la plupart des cas, sous-traitent la traduction proprement dite.
Étonnant, non ?
C’est même tellement courant que la plupart des professionnels considèrent ce fait comme acquis. D’ailleurs, le marché s’est largement structuré de cette manière : presque tous les traducteurs sont des freelances, et ne sont donc pas salariés des agences.
Si vous achetez des traductions depuis peu, et que vous n’avez pas encore eu le temps de vous y habituer, eh bien… sachez que c’est l’usage.
Bien sûr, et puisque nous avons-nous-mêmes choisi cette forme, il serait malvenu que nous mettions ici les agences en procès. Si elles existent, c’est qu’il y a un besoin. En fait, il y en a même plusieurs.
Voyons cela en détail.
L’agence répond aux besoins du client
Supposons que vous ayez un document à faire traduire. Vous êtes déjà passé sur le blog d’AxioTrad, et vous avez donc pris la décision (bravo pour cet excellent choix) de confier ce travail à un professionnel.
Bien. Maintenant, supposons qu’il n’y ait pas d’agence. Il faut donc que vous trouviez un traducteur par vos propres moyens. Pas facile, même en se faisant aider par Google ! C’est parce que votre besoin est précis. Il ne vous faut donc pas n’importe quel traducteur, mais bien celui qui pourra prendre votre texte.
Et puis bien sûr, une fois que le traducteur est trouvé, il y a toute la question du suivi de son travail. Sans parler de l’harmonisation (a-t-on fait des choix cohérents sur l’ensemble du texte ?), de la préparation du texte, de la relecture, de l’assemblage, de la mise en page et des vérifications finales.
D’accord, mais ne pourrait-on pas faire tout cela en interne ?
On ne va pas vous mentir : toutes ces étapes, vous pourriez parfaitement apprendre à les réaliser sans nous. Seulement, si vous faisiez tout cela, vous seriez devenu une agence de traduction.
Car c’est bien cela que font les agences de traduction pour vous. Elles sélectionnent les traducteurs, longtemps avant qu’une traduction arrive. Elles vérifient, lorsqu’une traduction entre, qui peut faire quoi et qui est disponible. Elles chiffrent la valeur des traductions ; préparent les documents ; suivent les projets de bout en bout, s’assurent du sérieux du travail et font des vérifications.
Elles connaissent aussi plutôt bien les traducteurs de leur vivier : avec qui est-il facile de travailler ? Qui travaille vite ? Qui travaille vraiment bien ? Qui a besoin d’une relecture un petit plus approfondie ?
Enfin, n’oublions pas que les agences de traduction ont deux points forts, que vous auriez du mal à développer sans vous y mettre vous-même à temps plein.
Le premier de ces points forts, c’est la méthodologie. Les agences sont gérées par des pros, qui connaissent bien toutes les astuces. Elles savent faire des mémoires, gérer des terminologies, gagner du temps sur les mots répétés, vérifier bien et rapidement… vient ici le deuxième point fort : la vitesse. L’agence est prête à tout moment. Cela compte beaucoup pour vous, car en matière de traduction, tout est à finir pour hier. Toujours.
La réponse est donc oui. Vous pourriez faire tout cela sans nous. Mais est-ce votre métier ? Dans 99% des cas, vous avez autre chose à faire. N’est-il pas agréable que quelqu’un s’occupe de cela pour vous ? Que vous n’ayez qu’à nous transmettre le texte à traduire, et à attendre un peu, avant de recevoir une traduction finie ?
L’agence répond aux besoins du traducteurs
Bon, peut-être est-on un peu sévère. Peut-être qu’après tout, vous connaissez déjà un traducteur. Peut-être que vous êtes habitués à travailler ensemble, et qu’au fond, dans votre cas précis, vous êtes prêt à faire sans l’agence.
Mais retournons maintenant le point de vue. Mettons-nous à la place du traducteur.
Le traducteur, c’est bien compréhensible, souhaite assurer son revenu. Et pour ce faire, il lui faut du travail : son intérêt à lui, c’est de traduire aussi souvent que possible.
De son point de vue, les agences de traduction sont un atout, car la plupart des clients finaux n’a pas un volume suffisant. Même s’il y avait assez, il faudrait encore espérer que les besoins s’agencent bien, et n’arrivent pas tous en même temps.
Ce serait donc un double problème : celui de devoir rechercher de nouveaux clients, ce qui est chronophage et n’est pas facturé ; et celui de refuser les projets qu’il n’a pas le temps de prendre – ce qui, bien sûr, mettrait immédiatement sa clientèle à mal.
Il y a donc, entre l’agence et le traducteur, une relation gagnant-gagnant. L’agence fait l’effort commercial. Mais comme elle n’embauche pas les traducteurs, elle peut avoir un vivier large sans que son coût n’explose. Elle ne dit donc jamais non au client, parce qu’elle a toujours une ressource disponible quelque part.
Le traducteur, lui, conserve une certaine liberté. L’agence lui épargne les tâches annexes, et il peut donc se concentrer sur son travail. Certes, il a besoin de se créer un réseau d’agence. Mais c’est bien plus facile que d’aller dénicher tous les clients finaux : d’une part, parce que les agences ont beaucoup de traductions à faire, et qu’il n’aura donc pas à en dénicher trente ; et d’autre part, parce qu’elles sont très ouvertes aux traducteurs, et qu’il n’aura que peu de risque d’échec. En plus, comme il n’est pas salarié, il peut très bien travailler pour plusieurs agences, et maîtrise ainsi son revenu.
En conclusion
Les agences de traduction remplissent un rôle d’intermédiaire. Elle permettent au client, qui n’est pas un professionnel de la traduction, d’être représenté par quelqu’un du métier.
Elles maîtrisent bien leur méthodologie, savent parfaitement s’y prendre, et épargnent au client l’entretien du réseau. Elles font aussi toutes les tâches nécessaires, ce qui lui simplifie grandement vie.
De l’autre côté, les agences sauvent au traducteur un temps considérable, là encore, en lui épargnant l’entretien du réseau.
Le traducteur qui ferait seul toute sa démarche commerciale aurait trop peu de temps pour traduire. Il lui faudrait alors élever son prix : il serait non seulement plus cher que les agences, mais il prendrait en plus le risque d’une mauvaise semaine, ou même d’un mauvais mois. Pour lui, il est bien plus sécurisant de trouver un intermédiaire, et de se concentrer sur ce qu’il fait le mieux.
Voilà la valeur ajoutée de l’agence. Elle est là pour trouver, aider et couvrir les parties indispensables à tout travail de traduction. C’est grâce à elle que les parties se rencontrent au moment opportun, sans effort, et sans perte de temps. Comme elle rend service à tout le monde, chacun lui fait confiance et gagne quelque-chose. Et ainsi le système fonctionne.